Cameroun-Danemark : le jeu et les joueurs

Publié le par Atango

Dur, dur de prendre la plume juste quelques minutes après la fin de ce match qui signe notre élimination de la Coupe du Monde 2010. A cause de la tristesse qui m'étreint le cœur, bien sûr, mais surtout parce que j'ai le sentiment d'un monumental gâchis.


En effet, à quoi sert d'avoir eu raison si la preuve arrive par l'absurde ? Car, oui, ce match a été la démonstration quasi mathématique de toutes nos thèses depuis le début de la phase éliminatoire.


D'abord les satisfactions :


Eto-o--Cam-Dan-.jpg

 

Eto'o, enfin !

"Je ne suis pas obtus", déclarait Paul Le Guen en conférence de presse. La preuve par ce repositionnement de Samuel Eto'o dans l'axe de l'attaque, avec Achille Emana juste derrière, chose qui a fait un bien énorme à l'équipe tout entière. Le poids de l'homme de Milan sur la défense danoise a simplement été phénoménal. Son entente avec le "Gouverneur de Toulouse" fut parfaite et oui, j'ose le dire, il ne nous a manqué que la chance pour remporter ce match. Ce ballon sur le poteau… Cette frappe à la 78e minute arrêtée du bout du gant par Sorensen… Ce ballon piqué d'Emana… Que d'occasions de buts et quel manque de réussite ! 


Alex Song retrouvé !

Le Gunner est de retour après quelques matches complètement ratés. Super Alex a fait un match plein en milieu de terrain. Interventions rugueuses, relances fines, débauche d'énergie… Nous étions heureux de retrouver le protégé d'Arsène Wenger. Dommage qu'on ait manqué l'occasion de l'associer à Joël Matip.


Le tandem Mbia-Njitap roule !

J'en rêvais, Paul Le Guen me l'a offerte, cette association sur le couloir droit, avec Stéphane Mbia derrière et Geremi Njitap devant. Leur rendement a été excellent, la fougue du Marseillais permettant de compenser le manque d'énergie de l'ex madrilène. Les deux joueurs ont simplement mis le feu au côté gauche de la défense danoise, et notre équipe penchait résolument à droite ce soir. Seule la réussite a manqué au rendez-vous.


Aboubacar Vincent confirme !

J'ai déjà eu l'occasion de dire que le néo-valenciennois est un attaquant de grand talent. Son entrée aujourd'hui l'a confirmé. Voilà un jeune joueur à suivre de près.


Maintenant, les sujets qui fâchent. Nous allons rapidement les liquider :


Souleymanou Hamidou : trop lent, zéro réflexe, placement hasardeux sur le deuxième but (pourquoi se mettre derrière Makoun ?). Adieu et merci pour tout.


Nkoulou : En tant que libéro, c'est à lui de prendre le commandement dans notre défense. Le prochain encadreur des Lions Indomptables devra lui donner les moyens et les outils pour le faire, car à son poste il ne suffit pas d'être très technique, il faut aussi imposer le respect dans sa zone, et nous en avons assez de cette fragilité inédite dans la charnière centrale des Lions Indomptables.


Sébastien Bassong : il devra rehausser son niveau de jeu pour espérer conserver sa place. Constamment en retard, souvent fébrile, il a passé une bonne partie du match à tester la résistance des maillots danois, preuve évidente qu'il était souvent en retard ou pris de vitesse. Il porte aussi une grosse part de la responsabilité du premier but, car son rôle naturel était de couvrir Assou Ekotto.


Eyong Enoh : ce pur milieu récupérateur a du mal à évoluer dans un registre différent. Etant donné la concurrence à son poste, il risque d'en pâtir. Dommage, car c'est un excellent joueur. Mais on ne devient pas un très grand dans ce secteur sans un minimum de polyvalence.


Jean II Makoun : que dire qui n'a déjà été dit à propos de "Sergent" ? Il n'est simplement pas au niveau. Le Cameroun tout entier l'a constaté depuis belle lurette, à l'exception du seul Paul Le Guen. Aucune surprise donc lorsque je l'ai vu tranquillement debout sur ses talons face à Rommedahl, alors que n'importe quel joueur de football sait que dans ce genre de situation, il faut rester sur la pointe des pieds, afin de pouvoir jaillir sur le crochet de l'attaquant. La titularisation du Lyonnais lors des matches précédents et son entrée en deuxième mi-temps de Cameroun-Danemark demeurent un mystère aussi profond que les eaux du Nyong.



But-Rommedahl--Cam-Dan-.jpg

 

En résumé : Nous nous faisons éliminer en ayant joué notre meilleur match depuis Autriche-Cameroun du 12 août 2009. Ce Cameroun-Danemark fut l'illustration parfaite que le hasard ne joue qu'un rôle très limité en football. Sans fausse modestie (ce n'est pas le genre de la maison), affirmons haut et fort que toutes nos prévisions se sont confirmées. On avait demandé à Paul Le Guen de replacer Samuel Eto'o dans l'axe, avec Achille Emana en "10", et de laisser tomber son fameux 4-3-3 pour revenir à un 4-4-2 adapté aux qualités de ses joueurs. Chose faite et résultat immédiat : un superbe but matinal, une foule d'occasions venant couronner un jeu offensif franchement agréable et une stabilité du milieu du terrain qui faisait plaisir à voir. A contrario, on avait demandé à notre coach de faire confiance à Matip et d'oublier Makoun. Contre toute logique, il n'a rien voulu savoir sur ces deux points, et les deux buts qui nous éliminent ce soir sont la conséquence directe de ces deux erreurs dans le choix des hommes.


Il a manqué peu de chose pour que cette rencontre ne devienne le match référence qui nous manque depuis longtemps.


Que de regrets.

 

Publié dans Coupe du Monde 2010

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